Les Vilaines de Camila Sosa Villada

"La chaleur trans était identique. La couche de maquillage qui devenait toute collante, un masque de boue chaude bouchant tous les pores pour que notre âme ne s'échappe pas par ces orifices chaque fois qu'on nous frappait. Le visage tout entier devenait un masque, le plus beau des masques, avec des traits trans plus réels... Lire la Suite →

Les choses humaines de Karine Tuil

"Ce qui s'exprimait dans les salles d'un tribunal, c'était le récit d'existences saccagées, c'était la violence, les blessures d'humiliation, la honte d'être à la mauvaise place, d'avoir cédé aux déterminismes, au désir, à l'orgueil ; d'avoir commis une faute, une erreur de jugement ; d'avoir été léger, cupide, manipulé, manipulable, impuissant, inconstant, injuste, d'avoir trop... Lire la Suite →

L’homme qui meurt de James Baldwin

"Le visage, contre mon épaule, était encore mouillé : lentement il se sécha. Son souffle devint peu à peu plus calme, l'orage commençait à passer. L'orage commençait à passer pour lui, mais il entrait en moi. Je ne pouvais pas vraiment voir son visage dans le noir, mais j'étudiais ses traits dans les ténèbres de... Lire la Suite →

Nature humaine de Serge Joncour

"Chaque vie se tient à l'écart de ce qu'elle aurait pu être. A peu de chose près, tout aurait pu se jouer autrement. Alexandre repensait souvent à Constanze, à ce qu'aurait été sa vie s'ils ne s'étaient jamais rencontrés, ou s'il l'avait suivie dans sa manie de voyager, de courir le monde et de toujours... Lire la Suite →

Trois étages d’Eshkol Nevo

"Et je voulais te dire aussi ceci, Michaël : j'avais envie de toquer à la porte de chaque voisin, celle de Ruth, de Hani, des Katz, des Raziel, et de leur dire : Réveillez-vous, citoyens de Bourgeville. Laissez là vos parties de poker et votre inquiétude excessive pour vos enfants, et les infidélités minables que... Lire la Suite →

La Tannerie de Celia Levi

"Jeanne avait toujours vu la révolution sous la forme d'une foule déchaînée, une image que certains, sur la place, taxaient de romantique. C'était pour elle une masse indistincte, tellurique. Elle n'associait pas Nuit debout à ce grand cataclysme, mais à un jardin d'asphalte où l'on se retrouvait pour perdre du temps ou apprendre. A bien... Lire la Suite →

Fille, femme, autre de Bernardine Evaristo

"tu n'es pas notre fille au sens biologique du terme, l'informa son père au cours du déjeuner de son seizième anniversaire (c'était le moment idéal) elle avait été déposée dans un berceau sur les marches d'une église ils avaient attendu qu'elle soit en âge de comprendre un abandon mystérieux sans attestation, sans un mot, aucun... Lire la Suite →

Avant que j’oublie d’Anne Pauly

"Les infirmières avaient fermé ses yeux, coincé son visage dans une mentonnière et habillé son corps d'une petite blouse vert pâle façon sweat-shirt. C'était triste et drôle, ça l'aurait fait rire, cette petite blouse verte qui lui cachait à peine le genou. J'ai regardé son pied violacé, la vache ! le pauvre, sa barbichette miteuse... Lire la Suite →

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